Sur convocation du Camarade Secrétaire Général, ADE-MENSAH, le Comité Exécutif s’est
réuni en session extraordinaire le 18 septembre 2006 à la bourse du travail à l’effet d’analyser
le seul point inscrit à son ordre du jour et relatif aux déchets toxiques.
Après un examen de la triste réalité des faits, qui en rajoute à la crise que traverse la
Côte d’Ivoire, le Comité Exécutif a relevé avec regret leur gravité.
CONSIDERANT QUE les déchets toxiques ne sont point des substances ordinaires
manipulables sans aucun risque et que leur entrée en Côte d’Ivoire par le navire Probo Koala
tient de la complicité manifeste de criminels que l’on devra débusquer.
NOTANT QUE avec amertume que le laxisme, l’indiscipline, l’affairisme, le manque de
conscience et d’esprit citoyen a conduit à l’avènement d’intérêts sordides car à cet égard, bien
une dizaine de morts ont été enregistrées au grand désarroi des familles.
CONSIDERANT QUE les sites de déversement identifiés pourraient ne pas être les seuls, eu
égard aux émanations d’odeurs suffocantes constatées ça et là, faisant craindre une
catastrophe aux conséquences imprévisibles.
CONSIDERANT QU’AU titre des mesures préventives, la présence de déchets toxiques a
contraint certains employeurs à fermer leurs entreprises sur une période dont la durée des plus
aléatoires est préjudiciable à plus d’un titre, à l’économie ivoirienne.
NOTANT QUE avec regret que pour des mesures préventives des travailleurs et leurs
familles ont dû quitter leurs habitations avec les risques de cambriolages des zones dites
sinistrées par de douteux individus qui en temps normal troublaient déjà la quiétude des
citoyens.
RELEVANT QUE des efforts ont été déployés par le Gouvernement afin que les soins les
plus appropriés soient servis aux populations dans les formations sanitaires de quartiers et
qu’il conviendrait par ailleurs de veiller à leurs approvisionnements conséquents en
médicaments.
CONSIDERANT les risques sanitaires énormes qu’encourent les travailleurs et leurs familles
dans le cadre de la chaîne alimentaire, d’autant plus qu’il n’est nullement exclu que des
individus peu scrupuleux s’adonnent à un commerce éhonté de denrées alimentaires polluées
et donc interdites à la consommation, mais qui seraient insidieusement introduits dans de nos
circuits d’approvisionnement.
CONSIDERANT QUE depuis les évènements relatifs aux déchets toxiques, la décharge
d’Akouédo qui absorbe les ordures ménagères du tout Abidjan a été fermée et que faute
d’enlèvement, la ville enregistre déjà un amoncellement inacceptable d’ordures dans toutes
les communes.
NOTANT QUE l’opération de ramassage de ces déchets décidée par le Gouvernement a déjà
démarrée et qu’en la matière, l’Etat a passé contrat avec des prestataires spécialisés tout en
sollicitant l’appui et l’aide de la Communauté Internationale.
CONSIDERANT QUE que la démission du gouvernement et la suspension d’Autorités
Administratives de leurs fonctions, sont certes des signaux forts, mais qu’il est urgeant, que
les Commissions d’Enquêtes tant Nationale, qu’Internationale s’engagent à faire toute la
lumière sur cette triste affaire afin de situer les responsabilité et culpabilité.
Au regard de tout ce qui précède, le Comité Exécutif de l’UGTCI,
S’INCLINE Respectueusement devant la mémoire de toutes les victimes, tout en adressant
ses condoléances les plus attristées, sa compassion et son soutien à leurs familles respectives.
ADRESSSE ses voeux de prompt rétablissement à toutes les personnes qui ont fait l’objet
d’intoxication et qui en souffriraient encore aujourd’hui.
CONDAMNE avec vigueur la facilité avec laquelle les déchets toxiques sont entrés sur le
territoire national malgré tous les verrous de sécurité prévus par les textes de la République
de Côte d’Ivoire.
S’INSURGE: Contre tous ceux dont l’indiscipline, le laxisme et l’affairisme, sont à l’origine
de cette catastrophe humanitaire et écologique que connaît le Pays.
EXIGE que les auteurs et commanditaires subissent la rigueur des Lois et Règlements, afin
d’éviter que de telles situations ne se reproduisent.
LANCE un appel vibrant à son Excellence Monsieur le Président de la République et à
Monsieur le Premier Ministre.
Leur demandant :
1. La mise en oeuvre d’un dispositif d’urgence, en vue de la protection de la nappe phréatique
et des sources d’eau qui desservent Abidjan et ses environs.
2. Le ramassage systématique des déchets toxiques et la dépollution des zones concernées
afin de lever tous risques sanitaires pour les populations.
3. L’assurance d’un plan de soins de proximité qui offre aux formations sanitaires, une
dotation conséquente de médicaments aux fins d’une prise en charge gratuite des personnes
infectées par les déchets toxiques.
4. Le redéploiement effectif des forces de sécurité avec tenues de protection pour la
surveillance des zones d’habitation sinistrées que les travailleurs ont dû abandonner pour les
raisons que l’on sait.
5. L’implication des Centrales Syndicales dans les Commissions Nationale et Internationale
d’enquêtes.
Invite:
Le Gouvernement à négocier la réouverture de la décharge d’Akouedo aux fins de
désengorger toutes les communes, car faute d’évacuation des ordures ménagères, les
populations risquent d’être exposées à de nombreuses épidémies et autres calamités.
Remercie et encourage:
Toutes les bonnes volontés et les initiatives Nationales et Internationales qui à divers niveaux
et qualité voudraient bien venir en aide à la Côte d’Ivoire.
Convie par ailleurs :
Les organisations syndicales affiliées à faire valoir leur solidarité et leur fraternité par des don
et appui de toutes natures qui seront reçus et enregistrés au bureau ouvert à cet effet à la
Bourse du Travail.